Un illustrateur de BD au collège ! (3eme 7)

Dans le cadre de notre travail sur la bande dessinée La Faute au Midi , M. ALEXANDRE qui est illustrateur est venu nous rencontrer. Cet artiste, originaire du Sud de la France, est finalement venu s’installer tout près de Lure, à Ternuay.

Ce vendredi 19 novembre, au CDI de notre collège, il a répondu avec gentillesse à beaucoup de nos questions.

Passionné par le dessin et les arts depuis tout petit, il en a fait son métier et sait varier ses projets. Ce qui l’intéresse le plus, c’est d’illustrer des histoires humaines dans un contexte historique.

Durant nos échanges avec lui, il nous a parlé de l’itinéraire qu’il faut suivre pour aboutir au métier d’illustrateur, puis il nous a présenté son métier, avec ses joies et ses peines.

Pour finir, il nous a parlé de ses œuvres et en particulier de la BD « La Faute au Midi ».

Daniel Alexandre présente quelques-unes de ses œuvres

Pour commencer, nous avons demandé à M. Alexandre des informations sur le parcours pour aboutir au métier d’illustrateur. Voici le résumé de ce qu’il nous a répondu :

Depuis tout petit, M. Alexandre recevait des bandes dessinées à Noël et il en fait une véritable passion. A l’école, il comptait parmi les meilleurs élèves de la classe mais il s’ennuyait beaucoup, donc il dessinait énormément pour passer le temps.

En 1970 la BD connaît un essor important et M. Alexandre se passionne de plus en ce genre de livre. Arrivé au lycée, il décide de passer un bac artistique mais malheureusement ses parents n’étaient pas d’accord avec cette décision et l’ont redirigé sur un bac scientifique. Après avoir obtenu son baccalauréat il devient autodidacte dans le milieu du dessin. Puis il passe professionnel. Il y a des liens étroits entre le milieu scientifique et ses dessins.

 

Ensuite, nous avons posé à M. Alexandre des questions sur son métier d’illustrateur, et il nous a donné des réponses très intéressantes.

Il est dessinateur professionnel depuis 2007, sa première bande dessinée a été faite en 2002. Depuis ce début de carrière professionnelle, il a illustré une quinzaine de BD.

Il  aime beaucoup son métier, même si son travail n’est pas toujours pris au sérieux. Il travaille 10 heures par jour et 7 jours sur 7. Selon lui, ce travail demande énormément de temps et de patience. Pour réaliser un de ses projets, cela lui prend, en général, un an ou plus, cela dépend du nombre de pages à illustrer. Bien sûr, en général, il ne fait pas la BD complètement seul, il est en collaboration avec des scénaristes et des coloristes, mais de temps à autre, il fait tout lui-même. Ses bandes dessinées ne sont pas forcément destinées aux plus jeunes lecteurs.

Pour illustrer ses BD, M. Alexandre utilise principalement un pinceau à l’encre de Chine, des crayons de couleurs, et des crayons de papier. Il aime bien utiliser du papier bristol, car ce papier est assez clair et blanc. Pour illustrer ses BD, M. ALEXANDRE s’inspire de photos, de livres et d’images qu’il rencontre au quotidien, mais aussi de grands évènements mondiaux.

Ce qu’il apprécie dans ce métier, c’est qu’il peut gagner sa vie tout en faisant ce qu’il aime.

Ensuite, nous l’avons interrogé sur la BD que nous avons tous lue,  La Faute Au Midi

Il nous a dit qu’il a choisi d’illustrer cette histoire car elle parle d’une injustice envers Auguste ODDE, un soldat qui a vraiment existé pendant la Première Guerre mondiale. Au départ deux scénarios différents, dont cette histoire, lui ont été proposés ; l’autre concernait l’attentat de Sarajevo contre l’empereur François Ferdinand. Il a choisi le scénario de  La Faute Au Midi car il aime dessiner et donner vie aux histoires qui méritent vraiment notre attention ; il aime aussi dénoncer à travers ses BD les injustices et en profite pour défendre ceux qui ne l’ont pas été.

Selon lui, le rôle de l’illustrateur n’est pas de jouer les avocats ni de déclencher une polémique mais il ne passe pas à côté d’une occasion si elle lui permet de dessiner des histoires méconnues du grand public et qui valent la peine d’être connues.

L’histoire d’Auguste ODDE a donc retenu son attention ; les recherches sur ce personnage ont été longues (l’illustrateur s‘est tout d’abord aidé d’anciennes photographies pour pouvoir recréer une ambiance la plus authentique possible et l’univers d’ Auguste ODDE ; puis d’archives) mais il en est fier au vu des résultats.

Cette BD lui a pris environ un an à illustrer car les moindres détails comptaient et beaucoup de modifications ont été apportées. La première page par exemple a été modifiée trois fois avant de convenir.  Il aime que tout soit comme il l’imagine donc si une proposition de son scénariste ne lui convient pas, il n’hésite pas à changer !

Aussi étonnant que cela puisse paraître,  avant de devenir illustrateur, Daniel ALEXANDRE a tout d’abord fait des études de biologie et a été professeur car ses parents ne voulaient pas qu’il fasse ce métier.

Autre information étonnante : le temps consacré à dessiner BD. En effet, cela demande en moyenne entre 1an et 1an et demi de travail pour illustrer environ 60 pages. De plus, une planche nécessite une semaine de travail. Enfin, sachez que M. ALEXANDRE n’utilise pas le dessin numérique pour ses œuvres car il préfère le papier.

Ce qui est surprenant  pour nous et agaçant pour l’illustrateur est que son métier n’est pas pris au sérieux. Quand monsieur ALEXANDRE dit qu’il est illustrateur, on lui demande souvent son VRAI métier ou quel métier fait-il en dehors d’illustrateur, ce qui peut être agaçant dans la vie au quotidien.

Enfin dernière information surprenante est le temps important consacré à des recherches sur les sujets qu’il dessine. Pour faire des bandes dessinées historiques, il faut savoir que M. ALEXANDRE se renseigne sur internet par exemple comme pour les uniformes des soldats dans La faute au Midi, ce qui apparait  normal. Là où il se différencie, c’est le fait qu’il se renseigne aussi dans les musées pour être plus précis sur les détails des uniformes, des véhicules, des objet d’antan  car selon lui,  les photo d’internet peuvent être de mauvaise qualité ou pas assez précises.

Pour conclure cette rencontre était très instructive, nous avons appris beaucoup d’informations surprenantes et intéressantes sur le métier d’illustrateur.

A.DAN à été très patient avec nous et a répondue aux questions que nous lui avons posées avec beaucoup de détails.

Les élèves de la classe de 3e7

Daniel Alexandre en pleine dédicace

 

En conclusion de cet article rédigé par les élèves de 3e7, je tenais à remercier chaleureusement M. ALEXANDRE d’avoir accepté mon invitation à présenter son travail, mes collègues documentalistes Mmes BENCETTI et CHAUVELOT pour leur aide et bien évidemment les élèves de la classe de 3e7 pour ce travail de qualité ET leur implication.